Les États-Unis annoncent l'aide militaire de 345 millions de dollars à Taïwan

Le président américain Joe Biden a autorisé une aide militaire à Taïwan d'une valeur de 345 millions de dollars, d'après la Maison Blanche, au risque de provoquer la colère de Pékin.


Aucun détail n'était immédiatement disponible sur la nature de l'aide fournie, la Maison Blanche parlant ce vendredi 29 juillet par un communiqué laconique d'équipements de défense et de formation militaire. Un responsable américain s'exprimant sous couvert d'anonymat avait cependant évoqué plus tôt vendredi des systèmes de surveillance et de reconnaissance, des munitions et autres pièces détachées et équipements divers.

Pékin considère Taïwan comme faisant partie de son territoire et proteste quasi systématiquement à chaque annonce d'aide militaire à l'île. La Chine, qui dit privilégier  réunification pacifique avec Taïwan, n'exclut toutefois pas un recours à la force pour y parvenir. En avril 2023, la Chine a organisé trois jours d'exercices militaires simulant un blocus de l'île en réponse à la rencontre en Californie entre le président de la Chambre des représentants américaine, Kevin McCarthy, et la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen

Les États-Unis vendent les armes à Taïwan depuis des années, mais la nouvelle aide proviendra directement des stocks américains existants, à l'instar ce qui se fait pour l'Ukraine depuis le début de la guerre en février 2022. Cet armement permettra à Taïwan a renforcer sa capacité de dissuasion, dès à présent et à l'avenir, a déclaré un porte-parole du Pentagone, notamment en matière de stocks [d'armement] défensifs, ou encore de capacités anti-blindés et de défense anti-aérienne. Le ministre de la Défense, Lloyd Austin, avait indiqué à la mi-mai qu'une telle aide à Taïwan provenant des stocks américains était à l'étude.

D'après une loi votée par le Congrès américain, il est autorisé à puiser jusqu'à un milliard de dollars dans les stocks des États-Unis pour équiper l'île autonome, par but affiché de dissuader la Chine de toute velléité expansionniste.

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L'annonce de Maison Blanche intervient en pleine relance du dialogue entre les États-Unis et la Chine, après la succession de visites de hauts responsables américains à Pékin, dont le chef de la diplomatie Antony Blinken et, plus récemment, la secrétaire au Trésor Janet Yellen et l'envoyé spécial pour le climat John Kerry. Elle intervient aussi alors que le ministre de Défense et Antony Blinken se trouvent tous deux en Australie pour des réunions samedi avec leurs homologues respectifs au cours desquelles des activités de la Chine devraient figurer en bonne place. Lors de la visite d'Antony Blinken mi-juin à Pékin, les deux parties ont campé sur leurs positions concernant Taïwan, tout en espérant maintenir la communication afin d'éviter que les tensions ne dégénèrent en confrontation armée.