Sur les pays membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), les partis d’opposition s'interrogent à propos d'une éventuelle intervention militaire au Niger. Au Bénin, le parti Les Démocrates, poids lourd de l'opposition, a adressé une vingtaine de questions orales au gouvernement. L'Assemblée nationale est en vacances parlementaire jusqu'en septembre, mais cette liste des questions a été rendue publique lundi 14 août 2023. Elle a une tonalité d'interpellation.
L’introduction des questions des Démocrates béninois commence par l'accusation : Engager le Bénin par une guerre contre le peuple frère et souverain du Niger est une violation de la Constitution béninoise.
En plus, les questions s’enchaînent : Le gouvernement va-t-il prendre l’avis du parlement avant l’intervention, combien de soldats béninois seront engagés, quel est le montant de leurs primes, combien toucheront leurs familles en cas de décès au front, que fait le gouvernement aux Béninois vivant au Niger, la restauration du pouvoir de Mohamed Bazoum est-elle plus importante que la vie des populations.
Parmi les 19 questions, quelques-unes portent sur les sanctions économiques infligées au Niger depuis le putsch. Et une dernière concerne la Cédéao : Pourquoi l’institution est vent debout contre les coups d’État militaires et tolère les coups d’État institutionnels ?
Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfrid Houngbédj explique : il n’y a pas de déclaration de guerre, et demande au parti Les Démocrates de bien lire la constitution. Un militant du camp ironise : « L’opposition parle pour exister, elle aura les réponses à ses questions après l’intervention militaire.