Pendant 40 heures seulement samedi, Pékin a vu tomber l'équivalent des précipitations moyennes de tout un mois de juillet, selon le bureau de la météo de la capitale. Le typhon Doksuri, rétrogradé en tempête, balaie la Chine du sud-est vers le nord depuis vendredi, date à laquelle il a touché la province du Fujian en est, après avoir frappé les Philippines voisines.
A partir de réseaux sociaux, nous voyons les images d’arbres déracinés, de véhicules renversés emportés par le torrent, avec des dégâts et des victimes essentiellement dans les régions montagneuses autour de Pékin. Pékin n'est pas seulement une ville, c'est une région sismique très densément peuplée, qui a le potentiel pour former des torrents et des éboulements , explique Vincent Boivin, entrepreneur français installé depuis plus de 15 ans à Pékin.
I hope nobody inside these cars washing down an overflowing river near #Beijing’s west fifth ring road. They appear to have been washed off the collapsed bridge. Heavy driving rain and flooding causing havoc across northern #China. pic.twitter.com/RgLpP5vrpD
— Stephen McDonell (@StephenMcDonell) July 31, 2023
La population a été très informée en amont. Il y avait deux alertes rouges qui avaient été émises pour fortes précipitations avec fermeture des lieux touristiques et encouragements à rester chez soi. C'était assez anticipé, pointe Vincent Boivin. Les gens ont pris leurs précautions. Malgré cela, le métro fonctionnait, il n'a pas été fermé.
Le bilan de ces pluies est lourd, mais loin de celui de Zhengzhou en juillet 2021. Les habitants avaient été surpris par la force du déluge. La capitale du Henan au centre du pays, faute d’avoir été alertés. Le métro avait alors été envahi par la montée des eaux, des bus et des véhicules coincés sous des tunnels totalement immergés par le torrent, officiellement les inondations avaient fait 398 morts et disparus.
Parmi les morts, il y'a notamment un pompier qui participait aux opérations de sauvetage, relève le bureau de l’AFP à Pékin. Et ailleurs, quatre secouristes professionnels d'une organisation non gouvernementale, tombés à l'eau, font partie des personnes disparues.
Des hélicoptères et des soldats de l’armée populaire de libération ont acheminé des vivres et des vêtements dans les districts montagneux de Mentougou et de Fangshan, situés à une quarantaine de kilomètres de la capitale. Environ 150 000 foyers de Mentougou n'ont plus accès à l'eau courante et les autorités y ont dépêché 45 camions-citernes pour assurer un approvisionnement d'urgence, a indiqué mardi le 01 août le Quotidien de Pékin, sur un journal officiel.
Sur la ville de Handan, à environ 400 km au sud de Pékin, des sauveteurs ont réussi dimanche à l'aide d'une grue à extirper un homme de sa voiture entourée par les eaux, avant que son véhicule ne soit emporté par le courant.
La Chine connaît des conditions météorologiques extrêmes et des températures record cet été, des événements qui, d'après les scientifiques, sont exacerbés par le changement climatique. D'après les experts chinois cités par les médias, les actuelles pluies diluviennes pourraient provoquer des inondations encore plus graves qu'en juillet 2012 à Pékin, lorsque 79 personnes avaient été tuées.
Des précipitations devraient sensiblement faiblir mardi, d'après les services météorologiques. Et le répit pourrait être de courte durée, car la Chine se prépare à l'arrivée d'un nouveau typhon, Khanun, qui s'approche des côtes est du pays.