Gabon : les élections, à l'attente de la décision de la Cour constitutionnelle sur le bulletin unique
La contestation contre le nouveau bulletin de vote continue au Gabon. Les élections générales, présidentielle, législatives et même locales auront lieu le 26 août 2023. Mais la polémique n'abaisse pas depuis que, le mois dernier, le Centre gabonais des élections (CGE) qui organise le vote, a présenté le bulletin.
A ce qui est du nouveau bulletin de vote, il s'agira d'une feuille de papier où figureront, à la fois, le candidat à la présidentielle d’un parti aussi que le candidat aux législatives appartenant au même parti. Cette semaine, deux recours ont été déposés à la Cour constitutionnelle pour faire invalider le décret ayant institué ce bulletin. Une audience a eu lieu vendredi 11 août, à l’après-midi.
Seulement dans deux semaines du vote, c'est une question à fort enjeu qui est posée aux juges suprêmes. Faut-il valider le bulletin qui servira aux premières élections à triple scrutin de l'histoire du pays ? Vendredi, les juges ont entendu des arguments des deux parties plaignantes.
Pour Maître Anges Nzigou, candidat aux législatives : à Libreville ce nouvel outil met en danger l'élection, sa désorganise des systèmes de vote et ça désorganise l’esprit de la loi électorale. On ne peut même pas comprendre que le président de la République, qui appartient à un pouvoir exécutif, soit élu sous le même ticket qu’un député qui appartient au pouvoir législatif. Le bulletin est inconstitutionnel, il est un instrument de fraude, il crée une inégalité entre les candidats, une inégalité entre les électeurs, c’est une catastrophe démocratique.
Le parti Réagir, autre plaignant, il a été entendu. Son vice-président, Etienne Francky Meba Ondo, veut y croire : Nous avons aussi la Cour en fin d’année dernière, nous avons obtenu la dissolution du bureau du CGE qui rappelez-vous, faisait réagir. Nous restons confiants, d’autant plus qu’il s’agit des droits fondamentaux, dont la liberté de vote, qui sont violés, et la Cour est compétente. Nous attendons que la Cour dise le droit. Nous avons exigé en amont, avant que le décret soit pris, qu’il y ait le bulletin unique mais pour chaque type de scrutin.
Cette semaine, la coalition de l'opposition PG41 a carrément qualifié le bulletin de manœuvre despotique. Le CGE l'a, lui, présenté comme une véritable innovation qui permettra à l'État de faire des économies et de désengorger des opérations de vote.
Pour maintenant à la Cour de trancher. Elle pourrait rendre son verdict dimanche 13 août.